Amanda Visell a des choses dans son estomac
Mettons les choses au point immédiatement, Amanda Visell n’est pas une artiste qui a réinventé la culture graphique avec un style de dingue totalement original ou mind-blowing (ça veut dire ‘qui explose la tête’ mais comme c’est un mot américain et que j’aime bien les américains je préfère emprunter cette terminologie, n’en déplaise à nos lecteurs canadiens). Sa façon à elle de peindre des saynètes fantastiques où les cauchemars de notre tendre enfance prennent vie, son toucher sensible et efficace, le minimalisme de certaines situations fait définitivement abeille. Oui c’est plus mignon qu’une mouche une abeille, même si c’est plus dangereux.
Quand je vois les œuvres de Miss Visell, je ne peux m’empêcher de penser à Monsters Inc. (Monstres et Cie) qui, outre le fait qu’il s’agisse de mon Pixar préféré, est également un film aux influences riches et fouillées.
Les travaux de recherche compilés dans le très très, très très recommandable livre The Art of Monsters Inc. (Chronicle Books) sont plus parlants qu’un long discours sur l’animation et les cartoon des années 40-50.
On pourrait croire qu’elle copiait sur Tim Biskup à l’école d’art, que ses parents l’ont cloîtrée devant les K7 des vieux Walt Disney sans la nourrir pendant des semaines, ou qu’elle a bu trop de cocktails avec Shag et la Panthère rose pendant ses années Fac, mais son univers a quelque chose d’autre, de très personnel, d’unique.
Un éléphant, un monstre, un autre éléphant, un enfant, du bleu, des objets coincés dans des tableaux, des animaux coincés dans d’autres animaux, un poulpe, une jeune fille recroquevillée sur elle-même coincée dans un cadre, un enfant dans un éléphant, quelques robots, voici la liste globale des personnages habitant ses tableaux.
Des aplats fragiles apprivoisés avec des camaïeux maîtrisés mettant parfaitement en exergue des personnages en premier plan tantôt rigolard et satisfaits, tantôt déboussolés et apeurés, parfois inquiêts, souvent sereins et repus.
Bien lui en a pris (et sans doute sous l’influence de ses amis artistes californiens), Amanda commence à transposer son univers en 3 dimensions et en commençant de manière artisanale, sans précipiter les choses.
Ses pièces en bois sont tellement touchantes qu’on a envie de toucher du bois pour espérer que ses futures créations soient aussi sensibles et imparfaites. (facile le coup de toucher/touchante bois/bois quand même, soyez indulgents quoi c’est le début).
Quelques pièces uniques ont été distillés au gré des expositions solos ou collectives auxquelles elle a pu participer ces derniers mois (American Werewolf, Cornelius), mais l’annonce d’une nouvelle série de 25 pièces faites à la main disponibles pour le SDCC (à l’instar de Dragon Scout, même nombre de pièces + une print) nous réjouissait encore plus que l’idée d’une Caïpirinha glacée au bord d’une piscine tiède.
Dans quelques heures, quelques heureux fadas californiens pourront mettre la main sur l’un des 25 EPHUNT, ces éléphants gourmands à l’estomac bien accueillant.
Pour les moins californiens, nous découvrirons le prototype peint de sa première figurine vinyle dans la droite lignée de ses EPHUNT qu'elle sortira avec les joyeux et toujours plus ambitieux MUNKY KING. Sur le papier cela s'annonce délicat avec un rendu bois plus que souhaité et un style de peinture particulier peu encore utilisé dans le vinyl. Le moment le plus insupportable commence : l’attente.
La figurine qu’elle a dessinée pour Vivisect Playset Toy s’annonce également comme la figurine la plus réussie de toute
Sa première grosse expo solo remarquée eut lieu en début d’année à la Gallery1988 (Switcharoo) et à la rentrée sortira son premier ouvrage : Popping through Pictures chez Baby Tattoo Books.
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