BWANA SPOONS INTERVIEW (Part.1)
Lorsque nous sommes arrivés sur le stand de Grass Hut Corp il y a deux ans lors du Comic Con de San Diego, nous avons immédiatement ressenti un certain dépaysement. Un merveilleux bordel organisé, un fourbi de dessins accrochés dans tous les sens, une sorte de caverne d'Ali Baba qui dépareillait du reste des stands bien rangés, organisés mais sans amour. Chez Grass Hut c'est tout le contraire, des gens adorables (avec une pilosité surprenante) nous ont accueilli avec un large sourire. C'est à ce moment là que nous sommes rentrés en contact avec un personnage unique avec un univers formidable : Bwana Spoons. Dès le jeudi 25 septembre il viendra présenter de nouvelles peintures et un certain nombre de figurines originales et customisées. Découvrez l'univers de Mr Spoons avec cette interview par mail en plusieurs parties :
Peux-tu te présenter à nos lecteurs s'il te plait ? D'où viens-tu, quel est ton parcours ?
Je m'appelle Bwana. J'habite à Portland où je suis plutôt enraciné. J'ai une charmante famille et une petite fille, des chiens, un jardin, ainsi qu'un chat de rue de 2e génération qui s'appelle Lulu.
Je gagne ma vie grâce à la peinture, en designant des figurines et des chaussures et en gérant la boutique-galerie-stduio Grass Hut avec mon partenaire Scrappers.
Qu'est ce que Grass Hut Corp exactement ?
Cela a démarré comme une couverture pour nos activités. On a démarré à la même époque que les OPA sauvages et les rachats violents façon Rupert Murdoch.
C'est désormais une galerie, une petite maison d'édition, un studio, un site et un clubhouse pour moi et Scrappers mais aussi Martin Ontiveros, Apak et Le Merde.
On dirait que Portland est une ville très chaleureuse où de multitudes de scènes artistiques éclosent dans le mainstream et dans la scène indé. Est-ce que c'est quelque chose que tu ressens ? Comment expiques-tu cela ?
Avant de déménager, j'ai fait un roadtrip avec ma femme afin de voir si cela valait le coup de déménager de San Francisco. Portland fut l'un de nos tout premiers arrêts. A une époque avant les skateparks, il y avait Burnside, nous sommes allés chez des gens qui avaient un trou que l'on peut visiter. « Le mystérieux trou de Woodstock », un magasin vintage avec des Micronauts, des billets de bus et de vélo, un café qui sert des boulettes de maïs (hushpuppies), des milk-shakes au beurre de cacahouète et avec des jeux de cartes sur chacune des tables.
Le merdier avance, Portland reste magnifique et j'adore vivre ici. Le temps est pourri 7 à 8 mois par an, tu regardes par la fenêtre et dehors c'est comme écouter du Anthony and the Johnsons. J'aime beaucoup cela.
Est-ce que tu peux nous parler un peu de tes camarades artistes (Martin Ontiveros, Scrappers, Lemerde, APak...) ?
Ils tuent tous, ils viennent de différents endroits des Etats-Unis, sauf Ayumi de Apak qui vient du Japon. Ils sont excellents chacun à leur façon. On a des réunions Grass Hut tous les mercredis et on se bat à propos des choses de l'art. Le Merde fait des vagues de résine, Apak est dans un monde magique, Martin est l'obscurité, et Scrappers est un véritable menuisier Californien.
Comment choisissez-vous les artistes qui vont exposer à la galerie ?
Il faut que cela nous plaise à Justin et moi-même. Ensuite on essaie de voir qui pourrait faire quoi et si il est possible que l'artiste vienne exposer à notre galerie. On vient d'avoir un micro show avec Tim Biskup et sa fille Tigerlily, juste après on a eu un micro show avec Andrew Brandou, l'année prochaine nous aurons Amanda Visell et Joe Ledbetter, Itokin Park, Gargamel et d'autres...
Comment es-tu devenu artiste ?
Mon père faisait un peu de sculpture sur bois comme hobby et ma mère aime beaucoup l'artisanat d'art, j'ai donc beaucoup dessiné en grandissant. Je pense que c'est vraiment venu en faisant de fanzines. J'ai commencé à peindre quand un ami m'a demandé de participer à une expo à la Diego Rivera en 93 je crois. Comme pour beaucoup de choses j'étais super mauvais avant de parvenir à quelque chose. C'est pour ça que mes peintures ont autant de couches, c'est parce qu'il y a beaucoup de trucs minables jusqu'à ce qu'éventuellement j'arrive à quelque chose de correct de temps à autre.
Comment décrirais-tu ton art ?
Parfois c'est des gribouillis abstraits, parfois c'est une réflexion profonde sur le monde qui nous entoure. La plupart des gens ne font pas gaffe à ce qu'ils regardent, souvent ça me blase et c'est pour ça que j'ai l'impression de faire quelque chose de vrai quand je peins. Peut-être que je peux rendre les gens contents, ou mieux, les rendre mal à l'aise.
Si la question est sur le style, je dirais que c'est un peu attardé et fantasque, un monde imaginaire ou les gens vivent parmi les Rainbowsaures et les Tapirs.
La référence à la nature est omniprésente dans tes tableaux, comment décrirais-tu ta relation avec Mère Nature ?
Je l'aime. En ce moment il semble que l'on se dirige vers des tsunamis et des déserts à perte de vue. Mais même le désert est sublime, il suffit qu'il pleuve juste un tout petit peu et tout fleurit. Je suis le genre de couillon qui peut s'arrêter regarder une colonie de fourmis pendant une heure.
Quel est l'endroit le plus incroyable que tu ais visité ?
Les chutes d'Oniona (que je suis quasiment sur de mal épeler). C'est à seulement 45 mn de chez moi. Si j'ai de la chance j'y vais une fois par an. Il faut qu'il fasse super chaud dehors parce que pour y aller tu traverses un endroit où tu te cailles sévère dans l'eau. C'est à 20 mn d'ici après l'autoroute mais l'eau est très froide.
En temps qu'amoureux de la nature comment gères-tu le fait que tu utilises des matériaux excessivement polluants pour tes créations de toys ?
C'est une passion depuis si longtemps d'être toymaker. J'ai pris la décision consciente de faire des toys même si le plastique c'est de la merde. J'essaie juste de le rendre le plus beau possible. Du moment que cela n'atterrit pas en pleine nature à un moment donné je suis heureux.
Tu peux nous en dire plus sur la façon dont tu bosses sur une nouvelle peinture. Est-ce que tu as une idée claire et précise du rendu que tu souhaites obtenir ou bien tu essaies pas mal de trucs en chemin ?
Je n'ai jamais été capable de peindre ce qu'il y avait dans ma tête. Je pense que si j'avais été capable d'une telle chose j'aurais arrêté et serais passé à autre chose. De temps en temps je commence avec un crayonné ou au moins une idée en tête, d'autres fois j'ai uniquement des couleurs en tête et je me lance. Je vois quel type de formes commencent à se dessiner et ce que je pourrais obtenir. Cela donne au final mes œuvres les plus mauvaises et quelques unes des plus intenses et excitantes. C'est comme voir la tête de Jesus dans une boule de gomme.
Quand est-ce que tu as décidé que tu allais vivre de ton art ?
Je l'ai su quand j'étais à l'université, mais je ne savais pas à l'époque comment j'allais y parvenir. C'est vers l'âge de 30 ans que j'ai véritablement su que c'était ce que je ferai dans ma vie.
SI tu n'étais pas artiste, que ferais-tu ?
J'étudierai les insectes, ou bien je travaillerai avec les animaux, ou alors peut-être bien paysagiste ou garde forestier.
Découvrez le Work in Progress de l'expo de Bwana à Paris sur son flickr
Expo Bwana Spoons "Hunt and Gather" chez Artoyz Paris du 25 Septembre au 2 Novembre 2008.
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