Batman : une vie animée !

Aux origines du Bat

Nous sommes en 1992. La cinq diffuse sa dernière émission avant de mourir en direct, la Super Nintendo débarque en Europe, Sharon Stone affole le box-office dans Basic Instinct tandis que Whitney Houston devient, avec l’album Bodyguard, la bande originale de film la plus vendue de tous les temps.

1992, c’est aussi l’année de sortie d’une série culte : Batman la série animée.

On ne va pas vous faire l’affront de vous représenter Batman/Bruce Wayne, des dizaines d’histoires ont déjà conté la mort de ses parents sous ses yeux, puis sa reconstruction via la violence, la peur et la justice.

 

Créé en 1939, le personnage va s’émanciper du support papier dès 1943 avec un serial de 15 épisodes qui verra la première apparition de la Batcave et influencera le comics, notamment sur le personnage d’Alfred qui se retrouvera transformé physiquement pour rapprocher de William Austin, son interprète dans la série.

 

Alfred avant la diffusion du serial.

Alfred après la diffusion du serial

Deux ans plus tard, c’est à la radio et en tant qu’invité du feuilleton radiophonique Superman qu’on le retrouvera. Ce feuilleton fut d’ailleurs la première collaboration entre l’homme d’acier et le chevalier noir, presque 10 avant les comics World’s finest.

 

 

 

1966 sera une année décisive pour le héros de Bob Kane et Bill Finger. Les ventes de comics sont en chute libre et il faut redynamiser le personnage. Une série en live action arrive donc sur ABC et joue la carte du second degré : truquage à base de faux murs, onomatopées, musiques entrainantes. Sur papier Batman est sombre et triste, sur écran il sera lumineux et réjouissant. Longue de 3 saisons ( et un film culte), la série rencontra un franc succès avant que l’intérêt des spectateurs ne s’étiole peu à peu et signe ainsi l'arrêt de la série.

"Batman, célébration d'une série culte" est disponible juste ici !

Batmania

Auréolé du succès de son premier film, Pee-Wee big adventures, Tim Burton est missioné par Warner dès 1986 pour realiser un film Batman. Après plusieurs scenarios ( dont une version qui incluait Robin) et le tournage de Beetlejuice, le film se fait enfin et en 1989. Présenté à Deauville lors du 15ème festival du film américain, nommé aux oscars, le film est un succès colossal avec plus de 400 millions de dollars de recette pour un budget de 35 millions.

Loin de n'être qu'un succès de salles obscures, le film déclenche une Batmania sans pareil avec des produits dérivés à foison.

Après avoir ronchonné dans son coin en disant que non, il ne ferait pas de suite à Batman, Tim Burton saisit la carte blanche que lui tend Warner Bros et réalise Batman le défi (Batman Returns dans la langue de Shakespeare). Film beaucoup plus sombre, il attise les critiques de la part de diverses associations familiales et de McDonalds qui se retrouve à retirer les jouets, initialement prévu dans le Happy Meal. Il n’en reste pas moins un succès colossal avec presque 267 Millions de Dollars de recette.

 

Warner estime que le succès aurait pu être plus grand encore et enlèvera le projet Superman des mains de Tim Burton, privant ainsi Nicolas Cage d’un de ses meilleurs rôles.

 

Batman : La Révolution animée

En 1990, Tiny Toons Adventures arrive sur les écrans de télévision et est la première collaboration entre deux légendes de l’animation : Paul Dini et Bruce Timm

Deux ans plus tard, le 5 septembre 1992 pour être précis, le Logo Warner Bros disparaît dans un ciel rougeâtre peuplé de dirigeables de Police. La caméra descend dans des ruelles mal famées avant de se stopper devant une banque et deux malfrats quelques micros secondes. Soudain, une violente explosion, les deux criminels s'enfuient et une voiture noire taillée comme une fusée démarre en trombe laissant derrière elle une gerbe de flammes.

Les criminels courent, poursuivi par la police et parviennent à les semer en montant sur un immeuble quand soudain il apparait.

Il a le corps baigné dans la pénombre, mais son regard brillant suffit à comprendre qu'il n'est pas là pour ramasser des groseilles bien que ce soit un fruit fort goûtu. Nos deux braqueurs ont beau sortir leurs armes, il a déjà sorti un batarang qui les désarme aussitôt avant de se jeter sur eux pour se livrer à un combat sans merci.

Les coups fusent, mais rien ne l'arrête et bien vite les deux brigands sont ligoté au pied du building. La camera repart du sol pour s'élever vers le toit du gratte-ciel sur lequel notre mystérieux justicier contemple l'abysse.

Un éclair retentit, le monde s'éclaire un instant, cet homme, c'est Batman, cette ville Gotham, ce générique une note d'intention.

De là à qualifier ce générique de plus beau générique du monde, il y a un pas que j'ose franchir sans aucun scrupule. Il contient en tout cas tout ce qui fera l'ADN de la série : une esthétique "dark déco" marquée avec des ombrages découpés et des animations léchées, une musique envoûtante de Shirley Walker, et une ville qui rappelle le Metropolis de Fritz Lang.

 

 

Composée de 85 épisodes, la série mettra en avant de nombreux personnages jugés oubliable à l'époque comme par exemple Gueule d'Argile ou encore Mister Freeze.

La série inventera aussi plusieurs personnages dont un est aujourd'hui une des héroïnes les plus célèbre de l'univers DC : Harley Quinn ! Elle apparaîtra dans le 22e épisode de la série (chantage à crédit), épisode qui est un tournant dans la façon dont le Joker est perçu par le spectateur.

Bien que pour les enfants, la série comporte bon nombre de thématiques adultes et, grâce à une liste stricte de tabous, la série parvient à éviter la censure.

KEVIN CONROY

Kevin Conroy est le doubleur de Batman/Bruce Wayne dans la série animée de 1992, mais aussi dans de nombreuses autres apparitions du chevalier noir. C'est aujourd'hui l'homme ayant doublé le plus longtemps un super-héros en plus d'être le premier à avoir eu l'idée de composer deux voix différents pour Batman et Bruce Wayne. Il Incarnera physiquement Batman pour la première fois en 2019 à l'occasion du crossover "Crisis of infinity earth" des séries du Arrowverse

Vous trouverez sur la photo ci-dessus les 9 interdits de la série : les coups de feu, la drogue, le verre brisé, l'alcool, les cigarettes, la nudité, la mise en danger d'un enfant, la religion et l'étranglement.

MARK HAMILL

Vous connaissez Mark Hamill, c'est une certitude, mais sans doute pour son rôle de Luke Skywalker dans la saga Star Wars. Saviez vous qu'il avait une grande carrière de doubleur en ayant été,entre autre, la voix anglaise du Joker pendant des années.

MCU BEFORE IT WAS COOL

Fort du succès de cette série, Warner décida de produire une nouvelle série cette fois centrée sur un héros bien connu : Superman. La même équipe est aux manettes et dès 1996 la série arrive sur les petits écrans.

 

TIM DALY

Doubleur de Superman, Tim Daly est un nom bien connu des serivores puisqu'on a pu l'apercevoir tour à tour dans Grey's Anatomy, son Spin Off Private Practice ou encore la cultissime série Les Sopranos.

Un an plus tard, arrive The New Batman Adventures, une série de 24 épisodes qui se déroule 2 ans après les événements de la série 1992 et qui profite de cette ellipse pour changer quelques designs et surtout s'offrir une liberté scénaristique assez dingue.

Et puis le 4 octobre 1997 l'impensable se produit, Batman et Superman se rencontrent le temps de 3 épisodes intitulés Nec Plus Ultra. Si la totalité des 3 épisodes se déroule dans la série Superman, on comprend une chose : les deux univers sont liés.

 

THE BATMAN SUPERMAN MOVIE

Maître Warner à l'odeur alléché senti l'odeur des dollars à l’évocation du croisement de Batman et Superman sur les tubes cathodiques. Il décida donc de réunir les trois épisodes, d'appeler ça un film et de le vendre en VHS.

Après ces trois séries auréolées de succès, Timm, Dini et leur équipe s'attaque à un projet original : Batman Beyond (Batman la relève en VF). On y suit Terry McGinnis, un lycéen difficile qui endosse le costume de Batman 20 ans après que ce dernier ait raccroché le costume. Le ciel mauve remplace la rougeur des débuts, l'art déco est écrasé par des gigantesques et lumineuses constructions tandis que du côté de la bande-son on part sur des sonorités plus électriques.

LOBO & GOTHAM GIRLS

Le début des années 2000 est la grande époque du Flash, ce plugin aujourd'hui disparu. Warner, désireux de conquérir un nouveau public propose alors deux séries interactives sur internet. D'un côté Lobo, sorte de South Park dans l'univers DC et de l'autre Gotham Girls, une série sur Harley Quinn, Catwoman, Poison Ivy et Batgirl. Si l'animation est franchement passable, la liberté de ton est totale et ces deux séries, bien qu'accusant leurs âges, sont totalement recommandables.

Suivront ensuite deux nouvelles séries, toujours avec la même équipe aux commandes : Static Shock et Le projet Zeta.

La première est une adaptation du personnage de Static publié chez Milestone Comics (une filiale de DC) et bien qu'à la première saison rien ne laisse à penser que la série se déroule dans le même univers, dès la saison 2, il croise Batman et Robin alors que la saison 3 est généreuse en crossover.

La seconde série se concentre sur un androïde précédemment apparu dans Batman Beyond. Pour aider au lancement de cette série, les scénaristes font réapparaitre Zeta dans Batman Beyond avant de faire venir Terry McGinnis dans la série.

La dernière pierre majeure au Diniverse/Timmverse vint en 2001 avec La ligue des Justiciers. Avec une équipe composée de Hawkgirl, Batman, Superman, Wonder-Woman, Martian Manhunter et Green Lantern, une qualité d'animation et d'effets spéciaux assez inédit pour l'époque et des arcs narratifs s'étalant sur deux ou 3 épisodes de 22 minutes, la série s'impose rapidement comme une oeuvre incontournable de l'animation.

Après deux saisons de 26 épisodes, la série change de formule et se renomme "Justice league unlimited". Repassant aux épisodes unitaires mais comptant 50 nouveaux héros,  la série subit un peu de flottement sur ses débuts avant de proposer des épisodes de grande qualité qui boucleront un cycle qui aura duré 14 ans (1992-2006)

ET EN DEHORS DE LA TV ?

Dès 1993, l'univers de la série tente de s'étendre avec un film et un jeu vidéo.

Le premier intitulé " Batman contre le fantôme masqué" sort en salles aux Etats-Unis, reçoit de très bonnes critiques mais ne sortira qu'en VHS en France. On y suit Batman luttant contre le fantôme maqué, un ennemi mystérieux qui a pour passe temps d'assassiner plusieurs parrains de la pègre de Gotham. Troublé par le retour d'Europe de son ex-fiancée, Andréa Beaumont, Bruce Wayne va avoir fort à faire le temps d'un film d'une ambition folle et d'une qualité certaine.

Au même moment, Konami décide de sortir un jeu Game Boy dérivé de la série. Contre toute attente, le jeu est bien accueilli grâce à son gameplay solide et ses graphismes franchement réussis par rapport aux contraintes de la console de Nintendo.

Un an plus tard, Konami et Sega remettent le couvert en sortant The Adventures of Batman & Robin sur plusieurs plateformes, Super Nintendo, Game Gear, Megadrive ou même Mega-CD.

Si la version Mega-CD est à part (voir encadré), les trois versions, bien que totalement différentes sont éminemment recommandables et ont excessivement bien vieilli visuellement.

L'EPISODE PERDU

Si la version Mega-CD du jeu est objectivement une bien piètre aventure ludique, elle contient 16 minutes de séquences animées grossièrement intégrées entre deux séquences de jeu. Ces séquences sont parfois appelées l'« épisode perdu ».

En 1998, un nouveau film arrive sur les écrans avec Batman & Mr.Freeze : Subzero. Bien en deçà de son prédécesseur, le film devait sortir en 1997 mais les séances tests furent tellement catastrophiques que le film fut repoussé d'un an.

Batman Mistery of The Batwoman arrive en 2003 et est basé sur The New Batman adventure bien que la série soit terminée depuis plusieurs années déjà.

Deux nouveaux jeux vidéo par Ubi Soft verront le jour en 2001 et 2003 avec l'excellent Batman Vengeance et le plutôt oubliable Batman Rise of Sin Tzu.

 

En 2017, l'univers de la série animée est de retour dans un long métrage issu de la gamme "DC universe original movie", des DTV d'animation que Warner sort à raison de 3 ou 4 par an.

Splendide esthétiquement, le film vise plutôt un public adulte de par son humour sous la ceinture.

Au rayons des comics, Urban Comics propose en France plusieurs des comics d'époque dans leurs gamme Urban Kids. Ils sont réparti en trois séries distinctes : Batman Aventures, Batman les nouvelles aventures, Batman & Robin aventures et Batman Gotham Aventures.

ON VEUT DES JOUETS !

Série pour enfant oblige, la machine mercantile autour de la série n'as pas attendu bien longtemps pour se mettre en marche. Entre 1992 et 1997, Kenner produit 75 figurines et 16 véhicules.

 

Après 5 vagues classiques, les figurines se déclinent avec différents sous titre :

• Mask of the phantasm
• Crime Squad (avec des Batman & Robin en armure et blindés de gadgets)
• The adventure of Batman & Robin (pour coller au nouveau nom de la série)
• Duo Force ( où chaque personnage est accompagné d'un accessoire géant)

 

De façon assez surprenante, Kenner lancera une ultime vague en 2001 avec Arkham Asylum Escape.

Les figurines seront par la suite ressorties par Hasbro en 2002 et Mattel en 2003

En 2014, DC ressort des figurines via son label DC collectibles. De 16cm de haut et avec 22 points d'articulations, les figurines sont des pièces de collection qui font le bonheur des fans.

La raison de cet article n'est pourtant pas de declarer sa flamme à l'oeuvre de Timm et Dini , mais bien de vous devoiler le prochain Bearbrick que nous mettrons en précommande le 03/06/2021 à partir de 16h.

Il s'agit d'un set 100% +400% et d'un 1000% du Joker dans sa version animée !