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Article: Entretien avec Ron English

Entretien avec Ron English
INTERVIEWS

Entretien avec Ron English

À l'occasion de la sortie du modèle Ronald du trio "More Evil Monkeys", nous avons eu le privilège de nous entretenir avec Ron English. Entretien

Vous avez commencé votre carrière en tant que street artist dans les années 80. Qu’est ce qui vous interesse dans ce type d’expression ? La deconciation du systeme mediatique ? La rebellion ? Une volontée de rompre avec l’art traditionnel ?


Les rues sont là où se trouvent les gens, si on enlève l’exclusion tacite des institutions et l'exclusion monétaire et critique des espaces commerciaux, publicitaires en particulier.
J'ai exploité plusieurs lieux au fil des ans avec un penchant particulier pour les panneaux d'affichage, du fait de leur place dans la hiérarchie culturelle en tant que sanctuaires du capitalisme.

Le Culture Jamming (détournement culturel), est un type d’art qui se révèle être centrale dans votre œuvre. Vous pensez que tout art est politique ?

Oui, bien sûr, même les artistes qui essaient de faire de l'art dépourvu de tout contenu créent davantage d'actifs monétaires visuels qui soutiennent le système monétaire capitaliste.

Vous pensez que c’est un combat qui fait avancer les choses malgré l’aspect « David contre Goliath » à savoir « les petits artistes » contre « les grosses entreprises » ?

Tout le monde doit avoir conscience de l’utilité de leurs efforts. Vous pouvez utiliser la « propagande » pour créer de l’acceptation ou du flou autour de l’impact de vos actions ou alors créer un business model plus positif et ecorésponsable.


Vous avez collaboré avec le « Billboard Liberation Front » à de multiples reprises sans en être un membre officiel, l’indépendance vous tient à cœur ?


Oui, c’est surtout que je n’aime suivre que mes propres idées. Quand vous faites partie d’un groupe, vous vous devez de donner le même temps d’attention à chaque membre dudit groupe.


Vous êtes aussi diplômé des beaux-arts et, dans ce contexte, vous aviez déjà réinterprété des icônes de la pop culture, et même de « l’art classique ».
Qu’est-ce qui vous donne envie de réinterpréter d’autres œuvres ?

Un tableau ou un produit culturel célèbre infuse déjà dans la culture populaire avec tout son narratif. Si vous créez quelque chose basé sur cette œuvre/produit, vous êtes en mesure d’engager la conversation via une base commune plutot que de lancer une nouvelle discussion qui pourrait être trop éprouvante pour la capacité d'attention de vos interlocuteurs.

Pensez-vous que la réinterprétation est un type d’art à part entière ?

Tout art est une conversation continue. Il n'y a pas d'originalité absolue ni de finalité.


La première fois que je découvre votre travail, c’est avec le film « Supersize Me » et votre « MC Supersized ». Pensez-vous que ce passage au cinéma a démocratisé votre travail ?

Ça a permis de démocratiser mon art au grand public, de faire sortir la partie émergée de l’iceberg.


Vous êtes également passé maître dans le détournement d'emballages. J'aimerais savoir, avec ces œuvres vous vous attaquez à la publicité de plus en plus sournoise, au produit qui n'est pas forcément très sain ou peut-être même aux deux ?
J'y pense plutôt comme un prolongement de la conversation en utilisant le réceptacle et le langage de la culture de consommation.


Votre premier jouet est Ronnie Rabbit, pourquoi lui ?
Le lapin a longtemps été la représentation du prolétariat dans l'art. Ronnnie est mon identité extraterrestre en tant qu'artiste qui vient d'une autre planète. Le concept d'étranger de classe inférieure crée un personnage central pour quelqu’un à qui tout est étranger et vu avec des yeux neufs. Le concept d'un troisième lobe frontal ouvre également les possibilités de pensées en dehors des restrictions des humains bi-lobés.


Était-il le personnage le plus évident à visualiser en 3D ?
Oui


Était-ce une demande de Dark Horse (ndlr : l'éditeur de cette figurine) ?
Oui


Nous venons de sortir 3 figurines "More Evil Monkeys" en collaboration avec vous. Pouvez-vous nous en dire plus sur la création de ces trois singes inspirés des trois singes de la sagesse ? D'où vient l'inspiration ? Pouvez-vous nous parler du processus de création et de conception ?


Les trois singes sont si emblématiques et constamment exploités mais jamais vraiment ré imaginés comme le catalyseur d'un nouveau paradigme.


Ce n'est pas la première fois que vous dessinez une figurine de singe, on se souvient du "King Monkey Shiner Grin", est-ce un animal qui vous fascine ?


Le roi singe est un personnage énorme de la mythologie chinoise et existe également en tant que contre-récit dans Delusionville, où tout est un reflet sombre à travers le miroir.


Quatre couleurs sont prévues pour ce trio de figurines, dont une aux couleurs d'une célèbre chaîne de restauration rapide. Pensez-vous que ce combat contre la malbouffe va durer longtemps ou que la lassitude pourrait s'installer de votre côté ?

Les jouets ont fonctionné comme des anti-publicités, permettant à de nombreux jeunes de se sentir libres du pouvoir des mascottes d'entreprise et les à aider à contrôler leur propre méfiance vis à vis de l’alimentation

Détourner des icônes pour devenir soi-même une icône, n'est-ce pas un peu paradoxal ?
Oui

En plus de quarante ans de carrière, le monde a changé. Le comprenez-vous encore ?
La question implique que je l'ai compris à un moment donné.

Et comment faites-vous pour rester pertinent après des années à dénoncer des choses qui ne changent pas ?
Mais elles changent.

Enfin, quel message voudriez-vous transmettre aux personnes qui achètent les ensembles More Evil Monkeys ?

Affichez les bien en vue et laissez les singes entamer la conversation


Retrouvez "More Evil Monkeys - Ronald" le 22/06 à 18h00

More Evil Monkeys - Ronald

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