Passer au contenu

Panier

Votre panier est vide

Article: ITW LUCHA LIBRE / Part 3 : Bill - Gobi - Fabien M.

INTERVIEWS

ITW LUCHA LIBRE / Part 3 : Bill - Gobi - Fabien M.

Continuons notre visite dans l'univers de Lucha Libre en nous attardant cette fois-ci sur les dessinateurs principaux du projet (ceux qui dessinent l'histoire principale de Lucha Libre, d'autres comme Tanquerelle et Witko dessinent des histoires courtes) à savoir : BILL, GOBI et FABIEN M. Bill & Gobi dessinent pour Glénat la série ZBLUCOPS et ils ont fondé le CATFISH STUDIO avec leur ami Fabien M. Essayons d'en savoir un peu plus sur les trois lascars... LUCHA LIBRE Graphiquement, Lucha Libre est assez éloigné de vos autres publications chez Glénat. Est-ce que c’est plus facile de dessiner Lucha Libre que Zblucops ? Gobi : Pour ma part je dirais non, pour la toute bête raison que le système de prépublication de Lucha vient a peine de démarrer et que j’ai eu, jusqu’a présent, tout le loisir d’enculer toute les mouches que je voulais, c’est aussi la première fois que je suis seul au dessin sur un projet bd et l’air de rien ça me fait beaucoup douter, je passe mon temps a tout remettre en question a tout refaire pour que tout soit parfait, alors que pourtant je sait bien que la perfection est illusoire et patati et patatére, enfin bon pour faire bref j’ai eu trop le temps de jouer au perfectionniste jusqu’a présent (chose impossible avec le rythme de tchô) mais ça va se roder et glisser tout seul au fil du temps je pense. Bill : Plus facile, je ne pense pas, c’est surtout pas la même façon de bosser, et en tout cas c’était l’occasion de tester des techniques un peu différentes, le travail au crayon permettant peut-être un peu plus de souplesse. Personnellement, ça reste mon outil préféré, l’encrage étant pour moi une tâche plutôt pénible et laborieuse… Quelles ont été vos inspirations pour créer l’univers graphique de LL en dehors des références établies (catch mexicain/gangs) ? Gobi : Pour ma part je parlerais plus d’un type d’imaginaire que précisément de références, le type d’imaginaire que les designers de jeux de baston japonais (et auteurs japonais en général en fait) maîtrisent a merveille, par exemple pour Téquila on a un gros catcheur massif qui est un traîne savate du Mexique donc la ça fait ; Mexique = cactus = puissance = violence= alcool= téquila, et hop !! les trois quart de mes influences viennent du japon en fait, n’étant pas japonais et ne souhaitant pas que mon graphisme en ait obligatoirement l’air, je redistribue ce que j’ai récupéré au détour d’un film, d’une bd, d’un jeu vidéo, d’une histoire folklorique, dans d’autres contextes et d’autres types d’histoires après avoir pris soin de mouliner tout ça dans mon mixeur personnel Bill : Globalement, tout ce qui touche à une certaine « sous-culture », séries B et Z en force, mélangée à une certaine idée que je me fais de la Californie…Thierry, qui habite à LA, a fait également un gros boulot de documentation sur place, il m’a fourni des tonnes de photos de coins qu’il aimait bien… Fabien M. : Les films de série Z, la Polynésie, et tout ce qui nous a toujours nourri. Le travail de Bill aussi : étant arrivé un an après tout le monde, l’univers de Lucha Libre était très lié aux Luchadores five, les planches de Bill m’ont vraiment mis une claque… je pensais que ce serait difficile de passer après lui, surtout pour une première bd. Le boulot de Gobi est très impressionnant aussi. Ca a du me bloquer un moment, mais maintenant je prends bien mes marques et je m’amuse pas mal. Entre vous de manière générale, comment se répartit le travail ? Quelles sont les forces et faiblesses de chacun ? G : Pour les zblus c’est moi et bill qui dessinons et scénarisons, niveau bill a un côté virtuose que je n’ai pas,néamoins il est bourré de faiblesses que la politesse m’interdisent de citer, alors je vais plutôt parler des miennes, j’ai du mal a me cadrer et être méthodique ou patient, ce qui me donne beaucoup de fil a retordre sur des taches besogneuses genre les décors urbains ou les éléments réalistes qui nécessitent des études docs en tout genre, par contre je me demerde assez bien en bonhommes, et en baston (de bonhommes) honnêtement ce qui me procure le plus de plaisir c’est faire s’exprimer des personnages, le contextes de ces derniers étant indispensable je me retrouve souvent obligé de travailler des choses qui posent problème, ce qui est plutôt une bonne chose, même si je râle B : Gobi est un sacré dessinateur de bonhommes, c’est même sûrement le meilleur que je connaisse, c’est un gros compulsif qui passe ses journées à créer des personnages avec toujours un background très riche…par contre il a toujours un peu de mal avec la taille des cases (il dessinerait tout au format Raisin s’il pouvait) et avec la perspective… Fabien c’est un mec super complet, à la fois créatif et technique, et dont le boulot dans l’anim lui a apporté deux choses qui nous font un peu défaut : une productivité énorme et une grosse rigueur de travail…il commence à peine dans la BD et je le trouve beaucoup plus pro que nous… Et moi, bah, je sais pas trop…je pense avoir un relativement bon sens de l’espace et de la mise en scène, mais à priori, aucune faiblesse, malheureusement… F. : Bill c’est le gars qui excelle dans tout, mais alors tout. La force tranquille, il est même flippant. Je ne lui connais pas de faiblesses. Gobi c’est le dynamisme, le génie du bonhomme ! Et en l’espace de deux albums de Zblucops il a progressé d’une manière incroyable. Moi, je suis à peu près complet, mais j’ai besoin de progresser à tous les niveaux (l’énergie en gardant la rigueur…rhaaaaa). Quels sont les avantages et inconvénients d’écrire et dessiner à plusieurs ? G : Les avantages sont une diversité et une richesse hors du commun (a condition de bien s’entendre et d’avoir un bon sens du compromis) et une efficacité de travail plutôt bonne, les inconvénients peuvent être de se retrouver très seul lorsqu’on doit s’attaquer a nos projets perso. B :Bah en fait c’est relativement évident, ça suppose forcément la nécessité de faire des concessions (comme en amour !) , mais c’est aussi très stimulant (pareil) , on rebondit sur les idées de l’autre et vice-versa… Et puis, faire un album tout seul, c’est quand même très lourd à porter…surtout quand on débute. Pour ce qui est des Zblucops, pour le dessin, on ne dessine pas les planches à 4 mains, on fait une moitié d’album chacun, mais on a progressivement essayé de se mettre au diapason pour que les différences notables de nos styles, tout de même très proches, s’estompent au fil des pages…je pense qu’actuellement c’est très difficile de faire la différence…ça se joue vraiment à quelques détails…même les gens qui connaissent bien notre boulot on du mal à voir qui a fait quoi ! Est-ce que la prépublication de vos séries dans les magazines est une contrainte ou bien une motivation ? G : Disons que même si ça peut être moralement dur, c’est souvent ce qui fait qu’on sort un album assez tôt, ça apprends a bosser vite, a ne rien regretter, a apprendre a voir le futur de manière plus radieuse en cas d’échec (ou ce qu’on estime être un échec en tant qu’auteur). B : Je dirais que c’est un peu les deux, la publication dans Tchô nous a fait parfois prendre du retard sur Lucha, puisqu’elle était en quelque sorte prioritaire, mais c’est aussi une bonne chose d’avoir des deadlines à courte échéance et régulières…c’est plus facile d’avancer sur un album de cette façon que de projeter un planning sur un an… F : J’ai l’impression que ça aide, même si c’est difficile. Dire que la création a besoin de contrainte pour s’épanouir est devenu un poncif, mais ça reste vrai. Ca aide à relativiser, ça t’empêche de travailler quatre jours sur une case qu’un lecteur va lire en deux secondes. Est-ce qu’il y a un style graphique Studio Catfish ou plutôt une attitude, un mode de pensée, un lifestyle ou encore un autre anglicisme que je n’ai pas cité mais que j’aimerai bien entendre? G : En effet il y a un waterproof catfish (c’est le premier qui m’est venu à l’esprit) B : Un « spirit » ? un « groove » ? Je pense en effet qu’il y a une « Catfish attitude », on voit les choses de la même manière, on a les mêmes références et les mêmes envies… F : La vaîbe catfish Krou. Est-ce que vous voyez la BD comme un tremplin vers l’animation ? G : Oui, je pense qu’on voit la bd comme un tremplin vers tout ce qui nous motive dans le travail de l’image et l’animation en fait partie au même titre que le jeu vidéo et tout ces trucs de jeunes dans lesquels le bon goût se fait de plus en plus présent. B : Et paf transition, voilà un truc qui nous ferait bien envie en effet, c’est pas forcément le but ultime parce que la BD à des avantages (celui de tout maîtriser en l’occurrence, et une grande liberté de création) que l’anim n’aura jamais, mais si on arrivait à la fin de notre carrière sans jamais avoir abouti de projet d’anim je crois qu’on serait un peu tristes… Mais sinon, je considère pas ça spécialement comme un « tremplin »…on commence par là, on verra bien ensuite où ça nous mènera… F : Oui, ça peut aider. Pour avoir travaillé dans le petit milieu de l’animation, je peux dire qu’on te prend plus au sérieux quand tu as une expérience Bd et que tu es reconnu, il n’y a qu’a voir le nombre de séries adaptées en anime (bd à succès bien sûr). Maintenant c’est pas le but absolu. Y a-t-il des projets Studio Catfish en cours / à venir ? G : On se le souhaite de tout cœur, y’en a un ou deux qui dorment au font d’un tiroir en tout cas B : Y a toujours des projets, mais c’est jamais évident de savoir lesquels seront menés à bien… F : Oui, mais il faut les dépoussiérer un peu Quels sont vos projets animation/bd/natation/autres ? G : Tout ça tant qu’on peut le faire comme on le sent, et c’est en ça que ça relève un peu de l’utopie pour le moment mais on y travaille (enfin pour la natation fabien a déjà fait beaucoup de son côté et tout ça en étant asthmatique en plus, des documents audiovisuels le prouvent) B : On a pas mal d’idées pour les séries en cours, ce qui devrait nous occuper un bon moment, mais j’aimerais bien démarrer un de mes autres projets de BD, peut-être tout seul cette fois, mais je n’ai pour l’instant par encore le temps ni les épaules nécessaires…mais je ne désespère pas que ça se débloque prochainement... F : Effectivement, la natation ne serait pas ce qu’elle est sans moi. Pour le reste, il me manque un peu de temps pour l’instant. Même si vous n’en êtes qu’au début de votre carrière, quels sont vos rêves dans l’univers de la bd et / ou de l’animation ? G : Concrétiser nos envies tout simplement, faire de mieux en mieux, maîtriser de plus en plus pour arriver a se faire de plus en plus plaisir, raconter des choses sans faire de compromis atteindre une sorte de nirvana de la créativité qui donne une liberté totale dans ce qu’on fait et le moyen de le diffuser avec notre vocabulaire propre, un truc entier, complètement indépendant de toutes les étiquettes de genres de mouvances de format et tout et tout et qui parle a tout le monde. Après ça peut être du jeu vidéo du clip de la série du long métrage ou n’importe quoi de créatif et visuel B : Houlà, faut pas nous lancer là-dedans parce que on est des sacrés mégalos ! En gros je crois qu’on aimerait bien dominer le monde et tout ça… …mais je crois que pour reparler du monde de l’animation française, on aimerait bien pouvoir remuer un peu tout ça…mais le gros problème de l’anim c’est que c’est le monde de la télé, et donc avant tout des questions de fric…c’est assez déprimant F : Ah…pouvoir continuer à en faire déjà, dans les meilleurs conditions possibles.Diversifier nos champs d’investigation, passer de l’animation au jeux vidéo à la bd, s’enrichir et enrichir nos projets au contact de personnes talentueuses. Essayer de faire bouger l’animation en Farnce, rien que ça…il y a dans ce domaine beaucoup plus de choses à faire que dans la bd. J’ai l’impression qu’avec vous une sorte de nouvelle scène de dessinateurs avec un style nouveau et vraiment hybride, emprunt de tonnes de références, de plein d’univers est en train d’émerger. Est-ce quelque chose que vous ressentez ? G : Et paradoxalement je pense qu’il faut ne pas trop le ressentir en fait, ce qu’on fait c’est la somme d’un paquet de trucs qu’on a digéré si cette nouvelle matière (c’est pas pasque j’ai dit digéré que c’est du caca hein) incorpore tout ça de manière harmonieuse commence a vivre, c’est bien, il faut la laisser évoluer sans trop se poser de questions sur ses origines, sinon o tombe dans un genre de complaisance dans la référence qui peut être sympa mais qui offre pas des masses de liberté a mon sens. B : Oui, oui, des gens qui ont bouffés un peu de tout qui se démerdent pour régurgiter le truc comme ils peuvent, on est de plus en plus je pense…comme dans tous les milieux, on arrive à une époque où tout a déjà était fait, tout ce qui nous reste, c’est les mix…ça laisse pas mal de place en définitive…et ça permet de décloisonner les genres… F : Ca je ne sais pas trop, forcément on a baigné dans une sorte de bouillon de culture dans notre enfance et encore aujourd’hui. Tout ce mélange, influences asiatiques, américaines, blockbusters et indépendants, jeux vidéos etc. On ne se pose pas forcément la question du style, c’est quelque chose de mouvant. Est-ce plus difficile d’écrire pour les enfants ou pour les adultes ? G : Plus ça va moins je fais de différence en fait, le seul détail notable c’est le cul et les gros mots pour le reste c’est sensiblement les mêmes procédés je trouve B : En fait je crois qu’en général on se pose pas trop la question, quand on crée un univers petit à petit tout se met en place et le ton y compris…après, tout coule tout seul… Mais c’est vrai qu’on a pas écrit encore pour un public vraiment adulte, et je suis pas sûr de m’en sortir aussi bien que ce je pourrais penser… Vous reconnaissez vous dans la production francophone actuelle ? G : Honnêtement je sais pas, j’essaie de me reconnaître dans ce que je fais déjà B : Pas vraiment non, même si il y a pas mal de choses que j’aime bien, il y en a assez peu dont je me sente proche Qu’attendez vous de la bande dessinée française ? G : Qu’elle se popularise et arrête de se complaire dans des schémas et des catégories, qu’elle se mélange avec tout ce qui se fait de beau dans ce monde sans pour autant dénaturer sa force par des désirs d’exotismes tendance. B : Je ne sais pas trop, sans doute plus de métissage des genres comme je l’expliquais plus haut F : Pas grand-chose, plus d’expérimentation, plus de formats hybrides, sortir du sacro-saint 48 pages cartonnés. Mais ça se fait déjà pas mal. Je ne me fais pas trop de souci de ce coté. C’est plutôt le domaine de l’animation française qui est plus préoccupant, il y a vraiment du boulot. LUCHA LIBRE LUCHA LIBRE LUCHA LIBRE LUCHA LIBRE LUCHA LIBRE LUCHA LIBRE LUCHA LIBRE

Laisser un commentaire

Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.

Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés.

INTERVIEWS

INTERVIEW LUCHA LIBRE / Part 2 : JERRY FRISSEN

Poursuivons notre voyage au sein de l'univers LUCHA LIBRE en posant quelques questions à JERRY FRISSEN, scénariste et créateur du projet, belge et demeurant dorénavant en Californie. Il possède un ...

INTERVIEWS

INTERVIEW LUCHA LIBRE : Final round !

Finissons le tour de table en prenant le dessert avec les instigateurs de la BD du moment LUCHA LIBRE. Voyons un peu ce qu'ils aiment, ce qu'ils pensent des toys, leurs coups de coeur, plein de que...