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Article: Animation et Toy Design 1938 - 1963 (Deuxième partie)

Animation et Toy Design 1938 - 1963 (Deuxième partie)

Animation et Toy Design 1938 - 1963 (Deuxième partie)

Vous le savez sûrement déjà, mais chez Artoyz, on est plutôt friands de films d'animation. Qu'ils soient d'un temps ou la couleur n'existait pas sur les écrans, ou d'une époque plus récente dans laquelle la guerre des particules et rendu 3D est ouverte, les films d'animation sont un pan essentiel du 7e art, d'autant plus en France qui est une terre fertile sur ce domaine. De ce fait, nous avons eu envie de nous intéresser à l'histoire de l'animation de sa création à aujourd'hui, et de comment l'animation inspire le milieu du toy design. Ce dossier est la seconde partie d'une série d'au moins trois articles (l'auteur de ces lignes n'étant actuellement pas encore certain du nombre d'articles nécessaires pour rendre digeste cette grande épopée animée).

Si les informations ci-dessous proviennent de plusieurs sources et connaissance personnelles, il est important de citer le site de l'université populaire des images qui fut d'une aide plus que précieuse avec sa frise chronologique absolument fascinante.

Warner, MGM : les grands duels

Nous sommes désormais en 1940, soit 3 ans après Blanche Neige et les sept nains. Un certain Tex Avery (dont nous reparlerons en détail un peu plus bas) réalise un court-métrage de 8 minutes intitulé A Wild Hare (un Chasseur sachant chasser) dans lequel on suit un chasseur à l'intelligence sommaire traquer un lapin taquin en diable. Vous l'avez déjà sûrement deviné, mais ce court métrage est la première apparition de Bugs Bunny.

La même année, la MGM contre-attaque avec là aussi un duel sans fin entre un personnage un peu bas du front et un autre qui le fait tourner en bourrique à la différence que cette fois, il s'agit d'un chat et d'une souris et qu'ils s'appellent Tom et Jerry.

Nous voila donc, dans l'animation grand public, dans un une impasse mexicaine avec d'un coté Disney et l'auteur éponyme, MGM et Hanna & Barbera et Warner avec Chuck Jones.

Tex Avery

Commençant sa carrière d'animateur sur les aventures d'Oswald le lapin chanceux (l'ancêtre de Mickey Mouse) chez Universal, puis créant Bugs Bunny, Daffy Duck, ou encore Porky pour Warner. Il partira ensuite pour la MGM suite à une sombre histoire d'allusion sexuelle qui lui aurait été refusée par Jack Warner, et créera là aussi des personnages légendaires comme Droopy et son "You know what? I'm Happy" ou Wolfie. Longtemps considéré comme une légende urbaine, voir un pseudonyme collectif du fait de la volonté des studios de ne pas mettre de nom en avant, Tex Avery aura eu une reconnaissance tardive dans les années 80.

Cet humour slapstick sera perpétué durant des années avec par exemple la création de Titi et Grosminet en 1942 ou encore le must du must du cartoon de duel : Bip Bip et Coyote 8 ans plus tard. Si cette dernière occupe une place particulière dans mon cœur, c'est grâce à la pureté de son concept. 9 règles établies par Chuck Jones, qui expliquent comment fonctionne et fonctionnera chaque épisode de la série.

Et puisque je n'allais pas vous laisser partir sans vous recommander une figurine, notez que le bien connu Jason Freeny s'est occupé d'un bon nombre de Toons pour les sortir en figurines XXRay.

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Propagande animée

Sans être historien, vous devez sûrement savoir qu'entre 1939 et 1945 une Seconde Guerre mondiale a eu lieu sur notre belle planète. La guerre étant une savante combinaison entre argent, pouvoir et moral, l'animation fut bien vite réquisitionné à des fins de propagande afin de motiver les troupes ou donner des velléités guerrières à des bambins qui seront peut-être un jour de futurs soldats.

Chez Warner, on produit Private Snafu pour l'armée américaine. Snafu est un soldat médiocre, à tel point qu'à chacun des épisodes de la série, il commet des impairs qui le mettront dans des situations embarrassantes. La série est ici une série pédagogique à destination des soldats pour leur apprendre les règles à respecter. Pour la petite histoire, un épisode de la série fut censuré, car on y voyait le soldat Snafu rentré chez lui qui divulgue des secrets militaires dont notamment une arme capable de détruire une île entière. Cette description étant trop proche de l'arme atomique, l'épisode ne fut jamais diffusé.

Chez Disney en revanche, on ne s'embête même pas à créer un personnage original. On reprend Donald, on lui fait faire un affreux rêve sur l'Allemagne nazie et, au réveil, il savoure les vraies valeurs de l'Amérique. Cela donne Der Fuehrer's face.

Dans un cas comme dans l'autre, le constat est le même : l'animation est désormais un support puissant comme le journal, le cinéma traditionnel ou encore la radio. De fait, elle pourra, et sera fatalement utilisée à des fins politiques.

Grève et rêves

Durant la guerre, en 1941 pour être précis, une grève de 5 semaines eu lieu chez Disney. Outre les inégalités salariales entre animateurs reconnus et simple intervalliste, coloriste (300 dollars la semaine pour les premiers, 12 dollars pour les autres), c'est le système entier de Disney qui est montré du doigt et notamment le paternaliste de Walt Disney.

Cette grève, qui donnera satisfaction aux employeurs d'ailleurs, changera l'opinion du monde sur Disney, Walt Disney les clés du studio à son frère Roy le temps d'un exil et une partie des équipes fondera en 1951 l'UPA (United Productions of America) et rompt totalement avec ce qui existe. Traits stylisés, public adulte et ton plus sombre, l'animation se diversifie.

Et puisque encore une fois, vous êtes sur notre site, profitez en pour aller voir les deux livres sur le Disney des années 40, c'est très riche en informations et formidablement édité.

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Repartons en France un an plus tard (1953). Un certain Paul Grimault, associé à Jacques Prévert et avec une équipe de 150 personnes, sur l'adaptation du conte d'Andersen "La bergere et le ramoneur". Malheureusement, le film est un tel gouffre financier qu'il sort avec une fin bâclée et se retrouve renié par ses auteurs. Mais alors pourquoi parler d'un film au demeurant mineur ? Et bien parce qu'en 1980 la plupart des scènes du film furent réutilisées par Grimault pour le plus grand film d'animation de tous les temps : Le roi et l'oiseau.

Un petit robot, une grosse révolution

À la même époque, la télévision se démocratise dans bon nombre de foyers, les premiers programmes en couleurs font leur apparition et dès lors l'animation devient un médium incontournable sur petit écran. Et, sans enlever quoi que ce soit aux années 50 et au monde de l'animation à cette époque, la dernière grosse révolution que nous allons traiter aujourd'hui arrive en 1963 sur petit écran et s'appelle Astro Boy.

Je ne vais pas épiloguer dessus pendant des lignes et des lignes, un article fort fourni est disponible juste ici.

Sachez juste que l'avènement d'Astro Boy, sa production à budget réduit du fait de la réutilisation de nombreux cycles d'animation, et sa diffusion à l'international une dizaine d'années plus tard font de la série un marqueur important qui va influencer toute la production suivante.

Astro Boy ayant une section univers sur notre site, je vous invite à y jeter un œil si vous souhaitez des figurines rendant hommage à votre héros préféré. Il se murmure d'ailleurs qu'un tas de nouveautés arrivera en cette année 2022...

Tout l'univers Astro Boy est ici

Comme toutes les bonnes choses ont une fin (sauf le saucisson qui en a deux), il est maintenant temps de se quitter. On se retrouve la semaine prochaine pour aborder les clips, MTV, la pornographie animée ou encore l'île aux enfants (sans que ces deux derniers sujets ne soient reliés d'une quelconque façon).

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