Animation et Toy Design 1892 - 1937 (Première partie)
Vous le savez sûrement déjà, mais chez Artoyz, on est plutôt friands de films d'animation. Qu'ils soient d'un temps ou la couleur n'existait pas sur les écrans, ou d'une époque plus récente dans laquelle la guerre des particules et rendu 3D est ouverte, les films d'animation sont un pan essentiel du 7e art, d'autant plus en France qui est une terre fertile sur ce domaine. De ce fait, nous avons eu envie de nous intéresser à l'histoire de l'animation de sa création à aujourd'hui, et de comment l'animation inspire le milieu du toy design. Ce dossier est la première partie d'une série d'au moins trois articles (l'auteur de ces lignes n'étant actuellement pas encore certain du nombre d'articles nécessaires pour rendre digeste cette grande épopée animée).
Si les informations ci-dessous proviennent de plusieurs sources et connaissance personnelles, il est important de citer le site de l'université populaire des images qui fut d'une aide plus que précieuse avec sa frise chronologique absolument fascinante.
Au commencement, il y a l'image.
Si on en croit le prestigieux dictionnaire Larousse, l'animation est définie comme "Toute méthode consistant à filmer image par image des dessins ou des marionnettes qui paraîtront animés sur l'écran.".
Avant de partir sur le cinéma, nous allons faire une brève halte sur une époque où tout n'était que tristesse et désespoir : l'ère pré cinéma.
S'il s'agit d'une pensée anachronique, on peut considérer que le vase de Shahr-e Sokhteh est une des premières apparition d'une tentative d'animation. Cinq vignettes représentent une chèvre qui saute pour attraper une feuille avant de retomber sur le sol et de reprendre le même mouvement. Encore une fois, on ne peut pas parler précisément d'animation étant donné que les techniques de l'époque ne permettaient pas d'assister à l'illusion de mouvement, mais il est à noter que la notion de mouvement était voulu par l'artiste.
Il y eut aussi diverses expérimentations qui peuvent se rapprocher du cinéma d'animation comme le théâtre d'ombres ou le théâtre de marionnettes, mais, dans les deux cas le mouvement existe réellement, est n'est pas illusoire ce qui invalide la catégorisation en pionnier de l'animation.
À partir du XVIe siècle, l'apparition de la lanterne magique va permettre la projection de nombreuses images, images qui seront plutôt effrayantes et à destination d'un public en quête de sensations fortes. À l'époque la notion de montage n'existe pas et pourtant avec deux lanternes magiques et un habile jeu d'opacité pour passer de l'une à l'autre, on assiste à la naissance du fondu enchaîné.
Dernière évolution avant l'accession au cinéma : les jouets optiques. Folioscope, Thaumatrope, Zootrope et plein d'autres, ils sont nombreux à avoir tenté de reproduire du mouvement dans un but mi-ludique mi-scientifique.
Théâtre Optique
Invention de Charles-Émile Reynaud, le théâtre optique repose sur l'utilisation de la lanterne magique et le fruit de plusieurs années de travail pour contourner le principal défaut des jouets optiques : la durée.
Fonctionnant avec des miroirs prismatiques (comme un praxinoscope) et des vignettes de gélatine, chaque image projetée est dessinée à la main par Reynaud et on assiste avec ce procédé aux premières projections d'images animés devant un public constitué, 3 ans avant celles des frères Lumière.
Le 29 octobre 1892, nous assistons à un événement sans lequel cet article n'existerait sans doute pas : la projection du premier dessin animé du cinéma. D'une durée de 15 minutes, on y voit un triangle amoureux entre Colombine, Arlequin et Pierrot.
Les débuts du Cinéma
3 ans plus tard, les frères Lumières entèrent le théâtre optique avec leurs cinématographes. Georges Méliès, illusionniste de profession, s'empara du concept de cinéma pour faire de multiples expérimentations. La plus célèbre d'entre elles (dont la véracité reste contesté d'ailleurs) est l'arrêt camera. En plein tournage, la pellicule se coince dans la camera et interrompt le tournage. En reprenant le tournage, il réalise qu'il vient de créer un trucage de cinéma, trucage encore utilisé aujourd'hui.
L'utilisation de ce trucage va conduire assez rapidement des artistes à animer en image par image des personnages non-réels avant de conduire au Fantasmagorie d'Emile Cohl, premier film en stop motion dans lequel le stop motion n'est pas utilisé pour des effets spéciaux.
La dernière étape dans ces prémices du cinéma nous vient de Winsor Mccay, auteur de Bd principalement connu pour Little Nemo in Slumberland. Voulant animer ses personnages, il va dès 1911 animer Little Nemo et inventer le concept de boucle, c'est-à-dire de reutilisation d'un mouvement sans avoir besoin de le redessiner entièrement.
Rotoscopie et Disney
En 1915, les frères Fleischer inventent le rotoscope. Il s'agit de filmer en prise de vue réelle et de dessiner les contours de ces images afin d'obtenir des mouvements les plus réalistes possibles. Si le procédé est utilisé encore aujourd'hui dans divers films (Renaissance, a Scanner Darkly.), et a servi à quelques jeux vidéo comme Prince of Persia, Flashback ou encore The Last Express, il fut originellement utilisé pour la série Out of The Inkwell
Et pour rester chez Fleisher, il serait dommage de ne pas citer McBess, grand artiste contemporain qui s'inspire ouvertement du style d'animation de l'époque pour ses nombreux dessins.
Retrouvez la figurine Oh-No par MCGee juste ici
Et puisqu'on reste chez Fleisher, je me permets un petit écart en vous recommandant plus que chaudement ce qui est pour moi le chef d'œuvre du studio : Popeye the Sailor Meets Sindbad the Sailor. C'est drôle, sublimement animé, bref tout ce qu'on peut attendre d'une aventure du marin aux épinards.
Deux ans plus tard, en 1917 donc, on voit l'apparition du premier long metrage d'animation de l'histoire du cinéma avec El Apóstol de Quirino Cristiani.
Suivra logiquement un essor des séries avec notamment Félix le chat qui devient le premier personnage d'animation à générer des produits dérivés.
En 1928, c'est un séisme d'une magnitude insoupçonnée qui arrive dans les salles obscures : Steamboat Willie. Première apparition publique de Mickey Mouse, le film est un immense succès qui permettra l'essor et le développement d'une méthode Disney à base de division de travail avec des story-boards et des intervallistes.
Pour rester sur Mickey, je ne peux que vous recommander le formidable livre sur la souris la plus célèbre du monde des éditions Taschen. Disponible en grand ou en petit format, c'est un formidable travail d'édition.
Citons aussi la gamme de mini egg attack en hommage au rongeur américains qui sont autant de clin d'œil à ses premières apparitions.
Cet apport en reconnaissance et en capital permettra à Disney de réaliser son premier long-métrage : Blanche Neige et les sept Nains.
Recommandation livre toujours, si vous voulez en savoir plus (et que vous avez un petit niveau d'anglais) sur le Disney des années 30 : The Hidden Art of Disney's Golden Age - The 1930s
Comme il n'y a de bonne compagnie qui ne se quitte, c'est maintenant l'heure de conclure cette première partie sur l'histoire de l'animation. Rendez-vous la semaine prochaine pour parler un peu de Warner, de Hanna & Barbera, Avery, mais aussi des débuts d'un petit robot japonais.
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